13 Jul
13Jul

« L’eau est la cause matérielle de toutes choses ».

Thalès

          Né aux alentours du VIIe siècle, Thalès de Milet est le fondateur de la première école de philosophie : l’école de Milet, dans la ville éponyme. De sa doctrine, il ne nous reste pas grand-chose. Sa philosophie fut largement empreinte d’études scientifiques. Notamment connu en son temps pour avoir été capable de prédire une éclipse de soleil, des études sur l’origine des crues du Nil ou encore pour avoir correctement calculé la hauteur des pyramides d’Egypte, sa pensée est marquée par des préoccupations bien différentes des philosophes actuels post-heideggériens qui sont surtout des commentateurs de commentateurs. 


La Nature ? 

          A cette époque, un philosophe est un espèce de sage très érudit qui s’intéresse avant tout à la substance première dont toutes les choses sont faites : la physis de l’Univers, terme traduit par natura en latin puis « nature ». Au sens strict, les premiers philosophes furent des physiologoi, des « physiologues », c’est-à-dire ce que nous pourrions appeler des proto-scientifique. Thalès affirmait notamment que la physis de l’Univers était l’eau, mais pas vraiment l’eau telle que nous la concevons comme liquide dans les rivières, par exemple, mais plutôt comme semence, Spermata, à la fois substance première et principe de vie. 

L’« intention » de Thalès est tout à fait novatrice. Il est le premier être humain (dont nous avons trace) à s’être interrogé sur l’origine des êtres qui constituent l’Univers : est-ce qu’un être humain, un animal une pierre, le vent, sont d’une nature différente ou sont tous des dérivées d’une seule et même substance ? La question est alors toute nouvelle et influencera profondément l’histoire des idées en en faisant la question centrale de la tradition philosophique occidentale. Chaque philosophe, que ce soit Platon, Aristote, Plotin, Descartes, Leibniz, Kant, &c, se positionnera sur cette question et apportera sa propre réponse en bâtissant une science de l’être, ce qu’en jargon philosophique se nomme une ontologie


Tout s’écoule 

          L’eau étend liquide, la substance de l’Univers est mouvement. Ainsi la matière contient en elle un principe de mouvement, une âme. C’est pourquoi Thalès disait que tout est rempli de dieux. Le mot « dieu » recouvre, pour Thalès et les physiologues de l’école de Milet, tout autre chose qu’une divinité personnelle à laquelle les hommes pourraient rendre un culte. La notion de physis développé par Thalès est dite « sans âge, immortelle » et parfois « divine » au sens très large de quelque chose dépassant la matière, ou plutôt fondant la matière. 

Pour Thalès, la seule réalité est la nature dont l’observation permet de relever le mouvement permanent, mais également d’en déduire un principe d’origine : l’eau ou la semence vitale, principe de reproduction du vivant. Nous ne pouvons même pas parler de panthéisme, car l’idée de dieu est si vague que l’opposition entre nature et surnaturel est absente de la pensée de Thalès. Aristote ne s’est pas trompé en nommant Thalès et s’est descendants philosophique les « naturiens » (physiciens) en les opposant aux « théologiens ». 

Au commencement était le Chaos, un amas de sons informes, indifférenciés les uns des autres, puis, après essai de toutes les combinaisons de sons possibles et imaginables, émergea un rythme audible se différenciant de la grande masse chaotique. L’écoulement de ce rythme est ce qui structura le Chaos pour lui donner une forme et ainsi permettre à la Vie de trouver sa place, et de se répliquer par la reproduction du vivant.

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